Dan Burke
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liste de partenairesPerspectives provinciales de la Banque Scotia : La guerre commerciale et la baisse de l’inflation sont appelées à ralentir la croissance des provinces
2025-07-11
De la Banque Scotia
TRAITS DOMINANTS
Presque toutes les provinces canadiennes sont censées connaître un ralentissement en 2025. Bien que l’économie canadienne ait entamé l’année en force, la croissance devrait se ralentir en 2025 dans le sillage de la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis et des changements apportés à la politique migratoire du Canada. La hausse du chômage et la baisse de la croissance de la population pèseront sur la progression de la consommation, et dans le marché du logement, l’activité a été freinée parce que les ménages reportent les achats importants. Il est probable que les exportations diminuent à cause des droits de douane et des retombées du ralentissement de la croissance de l’économie américaine. Nous nous attendons à ce que dans le centre du Canada, la croissance soit inférieure à la moyenne nationale, compte tenu de la plus grande exposition de ces provinces aux risques commerciaux. Même si nous continuons de croire qu’on évitera une récession, la mesure dans laquelle les droits de douane se répercuteront finalement sur l’économie — en plus de la possibilité que de nouveaux droits de douane soient imposés — est très incertaine. Les mesures adoptées dans les politiques fédérales et provinciales pourraient muscler l’activité économique, surtout dans le moyen terme. Ceci dit, les droits de douane et l’impact de la forte incertitude viendront probablement plomber la croissance dans toutes les régions du pays dans le court terme et aggraver les effets de la brusque réduction de la croissance de la population.
La croissance des dépenses des ménages est appelée à se ralentir. La consommation des ménages a entamé l’année en force, grâce aux baisses de 225 points de base des taux d’intérêt de la Banque du Canada entre juin 2024 et mars 2025. Malgré les droits de douane et l’incertitude qui s’est fait jour au début de l’année, les ventes au détail du T1 ont été à nouveau solides dans l’ensemble, même si elles ont été portées dans une certaine mesure par les ventes de véhicules avancées à mars pour éviter les droits de douane qui sont entrés en vigueur en avril et se sont révélées léthargiques dans les économies les plus exposées aux droits de douane de l’Ontario et du Québec. Les données d’avril et de mai nous apprennent que les ventes de véhicules se ralentissent au T2, et nous nous attendons à ce que cette évolution se poursuive jusqu’à la fin de l’année. En outre, le rétablissement des prêts hypothécaires à des taux d’intérêt supérieurs est appelé à continuer de plomber le marché, d’autant plus que nous nous attendons à ce que la Banque du Canada s’abstienne d’abaisser encore les taux jusqu’à l’an prochain.
Le marché du logement est léthargique. Les ventes de logements existants se sont ralenties dans certaines provinces — surtout les marchés les plus chers de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, après le déclenchement de la guerre commerciale. Toutefois, sur le marché du logement, l’activité dans les provinces à l’est de l’Ontario a été remarquablement résiliente. En Colombie-Britannique et en Ontario, les nouvelles mises en chantier de logements continuent d’évoluer tendanciellement à la baisse; pourtant, la construction résidentielle a apporté un concours positif à la croissance au T1 dans la plupart des provinces, surtout la Saskatchewan. L’apaisement de l’incertitude économique aurait pour effet de déverrouiller la demande refoulée, essentiellement en Ontario et en Colombie-Britannique, provinces dans lesquelles les rythmes des ventes actuels restent inférieurs aux niveaux fondamentaux et dans lesquelles les nouvelles mises en chantier de logements évoluent tendanciellement à la baisse depuis un certain temps. La baisse des taux d’intérêt ferait souffler de nouveaux vents contraires sur la construction d’habitations, tout autant que les nouvelles initiatives de l’État pour étayer la construction de logements. Ceci dit, le ralentissement de l’immigration réduira en partie la demande de logements, surtout dans les grandes villes, qui constatent depuis longtemps qu’elles accueillent plus que leur juste part de nouveaux arrivants au Canada. En outre, le gouvernement fédéral a annulé la TPS pour les primo-accédants qui achètent les logements neufs dont la valeur peut atteindre 1 million de dollars et a réduit la TPS sur les nouveaux logements dont le prix varie entre 1 million et 1,5 million de dollars pour les primo-accédants. Cette politique aura pour effet d’augmenter la demande de logements; toutefois, d’autres facteurs comme l’incertitude tarifaire et le ralentissement des marchés du travail seront probablement prépondérants dans le court terme.
